Le changement climatique anthropique constitue une menace importante pour les espèces au bord de l’extinction. De nombreux reptiles sont en voie de disparition, mais il est difficile de découvrir leur vulnérabilité au réchauffement climatique, car cela nécessite d’analyser la sensibilité climatique des différentes étapes de leur vie et de modéliser les taux de croissance de la population. De tels efforts sont actuellement entravés par le manque de données sur le cycle biologique à long terme. Dans cette étude, nous avons utilisé plus de trois décennies de données de marquage-recapture provenant d’une population naturelle de vipère des prés (Vipera ursinii ursinii), une espèce en voie de disparition et très menacée en France, pour démêler les modèles de variation temporelle des traits de reproduction, les déterminants climatiques locaux de la variation interannuelle de la reproduction. , et les effets tampons potentiels du cycle de vie sur le taux de croissance de la population. Nous avons constaté une variation interannuelle significative de la croissance corporelle, de la durée de la gestation, de l’état corporel après la parturition, du succès de la couvée et des caractéristiques de la progéniture à la naissance, tandis que l’effort de reproduction présentait peu de variation temporelle. La température pendant la gestation était le facteur le plus critique, réduisant la durée de la gestation et augmentant à la fois le succès de la couvée et l’état corporel après la parturition. En revanche, ni l’humidité de l’air ni le rayonnement global n’ont affecté les résultats reproductifs. Cette population avait un taux de croissance négatif avec une variation temporelle minime, indiquant un déclin rapide largement indépendant des conditions climatiques. Dans l’ensemble, les traits d’histoire de vie de la vipère semblent être protégés contre les variations temporelles des conditions climatiques, cette population en déclin bénéficiant potentiellement à court terme de la hausse des températures locales.

Vipera ursinii ursinii

Plus de détails dans la publication d’origine: https://link.springer.com/article/10.1007/s00442-024-05645-5

Aussi accessible en pre-print librement: https://cnrs.hal.science/hal-04859756v1/document